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POL: un agent secret sur les pistes de danse genevoises

Equipier discret de Water Lilly, le musicien se lance enfin en solo. Intrigues et complots.

nic ulmi
Publié le 16 septembre 2006

«J'aimerais bien savoir qui a commencé à me mettre le doute. Ça vient de loin. Aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours été là-dedans», raconte POL lorsqu'on l'interroge sur l'univers d'intrigues et de complots où baigne sa musique.

une musique dure mais dansante
POL sur scène. © DR

Après s'être signalé comme l'équipier discret d'une star genevoise de la techno (Water Lilly, dont il coproduit tous les morceaux) et créé un label (Helvet Underground), le voici qui émerge enfin en solo.

Le premier résultat, quatre morceaux réunis en vinyle sous le titre Covert Operation («Opération clandestine»), danse sur des battements surgis de la noirceur des eighties, le cœur tour à tour transi par des mélodies au romantisme déchirant («C'est mon influence new wave») et serré par l'angoisse qu'inspire un monde où nous sommes tous manipulés.

Le doute, toujours. Un carburant puissant. «Ça vient peut-être de mon grand-père. J'avais 13-14 ans, j'allais en vacances chez lui et le Canard Enchaîné traînait sur la table. J'ai découvert l'écart entre ce que disait la télé et ce que je lisais.» En quête d'histoires cachées, POL (qui s'appelle alors Christophe) dévore Le matin des magiciens, les livres de Carlos Castaneda, les documents déclassifiés de la CIA.

Hédonisme et dissidence

C'est avec ce bagage que POL se met à la musique. Après avoir essayé de «faire un groupe punk avec les potes, comme tout le monde», il découvre le sampler, machine qui permet de bâtir une composition en manipulant des sons prélevés partout (dialogues de films, actualités, bruits de chantier, notes de piano). Révolution! «J'avais trouvé le moyen idéal pour décrire le monde où on vit.»

Son laboratoire s'appellera MXP. Le groupe (où l'on trouve également Plastique de Rêve, future célébrité genevoise de la techno) marque les mémoires, puis disparaît. «Je cherchais une musique qui fasse mal pour dépeindre la jungle de nos sociétés. Il y avait donc de grosses doses de violence.» Et puis? «J'ai découvert grâce au mouvement Electronic Body Music et à des groupes comme Front 242 qu'on pouvait faire une musique dure mais dansante. Ça ne m'était pas venu à l'esprit.»

La dissidence politique mariée à l'hédonisme de la danse techno… Contradiction? «Pour moi, ça entrait en résonance avec mes lectures de Castaneda. Que fait le chaman pour entrer en transe et arriver à l'état de conscience éveillée? Il danse!»
Tout se tient. Comme le fait que l'ordinateur, outil exclusif des activités artistiques de POL, a été «inventé en 1945 pour décrypter des codes secrets»…

POL, «Covert Operation» (Helvet Underground), en vente chez Sounds et Mental Groove, sur www.beatport.com et sur www.helvetunderground.net


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